Quelques aménagements piétons-vélos d’une ville moyenne espagnole que l’on aimerait bien voir en France

J’ai passé quelques jours en Espagne, à Cambrils une ville balnéaire Catalane de 33 000 habitants au sud de Tarragone pour un stage de cyclisme. Malgré mes origines familiales, cela faisait bien longtemps que je n’étais pas retourné sur les terres espagnoles et ce, malgré l’inspiration que me procurent les espaces publics de ce pays en tant qu’urbaniste.

Voici donc pêle-mêle quelques aménagements urbains qui m’ont tapé dans l’œil au cours de mon séjour :

1 – De l’utilisation astucieuse d’espaces inutilisés pour étendre les usages du vélo :

Lors de mon voyage, j’ai pris au vol quelques nouveaux services dédiés à la petite reine que j’ai trouvés très judicieux :

Location de VTT dans un centre de nettoyage autombile à côté d’une station-service de Gérone. Ou comment nettoyer son auto et louer son vélo pour gravir les montagnes.
Un rez-de-chaussée vacant transformé en garage vélo sécurisé aperçu dans une rue de Cambrils. Ou comment permettre à des usagers du vélo de garer leur vélo en toute sécurité quand ils n’ont pas ce service dans leur résidence ou leur lieu de travail, tout en contribuant l’animation d’une rue.

2 – Les pistes cyclables dans Cambrils: ou comment côtoyer les standards « hollandais »

A Cambrils, la couleur rouge des pistes cyclables est quasi systématique. Ceci permet de bien distinguer la piste et donc, de limiter les conflits d’usage avec les piétons. Le petit plus ? La limite de vitesse indiquée pour signifier que ce ne sont pas des itinéraires sur lesquels on peut aller vite, notamment en vélo à assistance électrique.

La piste cyclable le long du port de Cambrils

3 – Les pistes cyclables aux alentours de Cambrils et dans le delta de l’Ebre

On peut y circuler à vélo, mais aussi à pied en toute sécurité le long de routes départementales ou très routières. Les revêtements sont agréables et clairs, mais surtout, les itinéraires sont continus le long de la route où les voitures roulent parfois beaucoup plus vite .

3 – Extension du domaine de la zone de rencontre : ou dès qu’il y a un centre, il y a zone de rencontre

Que ce soit dans le centre de Cambrils ou dans les villages isolés que j’ai traversé à vélo, j’ai été surpris par le caractère systématique de ce type d’aménagement. Celles-ci laissent toujours la priorité au piéton, le stationnement est interdit et elles sont aménagées à plat, sans trottoir, avec selon les cas, des plantations de végétaux. . Cela permet de laisser de larges espaces de déambulations mais aussi des aménagements conviviaux : bancs, terrasses… qu’il est possible de traverser en voiture si on est riverains ou pour les livraisons bien sûr.

4 – De la démultiplication des places piétonnes : un espace public vivant et apaisé (et apaisant)

Le centre proche du port est composé d’un jeux de places sans voiture – sauf résidents et livraisons – dédiées à la déambulation et aux terrasses. Il s’en dégage une impression de calme, avec des espaces de balades généreux et de nombreuses terrasses.

Place de Mossèn Joan Batalla à Cambrils

5 – Des rues aux usages et aux stationnements clairs, à la vitesse limitée :

De façon plus générale, les usages et le stationnement sont bien marqués dans les rues, la vitesse étant parfois limitée jusqu’à 10km/h.

Carrer de Pau Casals à Cambrils où les terrasses et les poches de stationnement sont bien marquées, la vitesse est limitée là aussi à 10 km/h donnant à cette rue une impression de calme
Stationnement type arrêt-minute gratuit à proximité de l’hyper-centre. La durée est limitée à une vingtaine de minutes. Il y a des zones bleues de stationnements plus loin du centre, aux tarifs modérés. Quand on s’éloigne davantage, les stationnements sont blancs et gratuits. C’est clair et assez efficace, on trouve facilement des places qui plus est.

Il y a d’autres points qui m’ont paru très intéressants, comme les aires de jeux pour enfants à tous les coins de rue ou la végétalisation importante des rues, mais cela sera pour un prochain séjour !

Epilogue :

J’ai retrouvé ma petite fille près de Perpignan, je l’ai amenée à l’aire de jeux pour enfants de la commune. Sur le chemin, je me suis dit que c’était quand même pas mal les aménagements en Espagne…